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Parti de Gauche - Somme (PG 80)
26 septembre 2014

La réforme territoriale revient… et doit disparaître

 

pg touraine

 

Par François COCQ

Manuel Valls était cette semaine à Berlin. Entre une risette à Angela Merkel (« Je suis trempé du même caractère que Merkel ») et une déclaration d’amour au patronat allemand ( « Oui, j’aime l’entreprise ! Ich mag die Unternehmen »), le Premier Ministre en a profité pour faire la promotion des réformes « structurantes » qu’il a engagées. Et de vanter d’abord celle qu’il appelait déjà le 2 juillet dans le journal Les Echos « la mère de toutes les batailles », la réforme territoriale.

Si la réforme territoriale est à ce point importante dans le dispositif de Hollande et Valls, c’est que l’organisation institutionnelle d’un pays n’est jamais neutre. Elle est au contraire façonnée pour recevoir des politiques prédéfinies. Ainsi, cette réforme territoriale vise-t-elle à concevoir les réceptacles aux politiques libérales d’austérité. Et parce que celles-ci sont minoritaires en Europe et dans le pays, il faut donc pour les puissants contourner la souveraineté populaire et privilégier des territoires qui offrent moins de résistance.

Voilà donc se dessiner le grand mouvement de la réforme territoriale : les métropoles d’abord, par lesquelles la spatialisation devient l’une des nouvelles formes d’accumulation du capital ; les régions fusionnées ensuite, libérées de l’ancrage des départements et des communes « dévitalisés » (selon les termes mêmes d’André Vallini, secrétaire d’Etat à la réforme territoriale) ; la dislocation de l’Etat enfin qui, par son inexistence à l’échelle des nouveaux territoires et par l’abandon de ses missions prévu par la réforme de l’Etat à venir début 2015, laisse la porte ouverte aux régions et à une France fédérale.

La réforme territoriale atteint donc au cœur la souveraineté populaire, nie l’égalité entre territoires et populations, pulvérise les services publics, fracture l’unité et l’indivisibilité de la République en introduisant des lois et règlements basés sur des intérêts particuliers et locaux contre l’intérêt général. Elle doit donc être battue !

A l’heure où le projet de loi sur le découpage doit revenir début octobre devant un Sénat qui risque fort d’avoir basculé à Droite ce dimanche, François Hollande et Manuel Valls en sont réduits à pratiquer un double acte d’autorité : contre le peuple d’abord en lui refusant le droit de s’exprimer par référendum sur le cadre organisationnel dont il souhaite se doter, contre la représentation nationale ensuite en tentant de tordre le bras à des élus récalcitrants à l’Assemblée. La pratique du pouvoir par François Hollande est un processus autobloquant et la réforme territoriale pourrait bien être ce point de rupture.

Sans l’attendre, il nous faut engager un double travail. Une tâche immédiate d’alerte et d’explicitation de la réforme prise dans sa globalité. C’est l’objet des réunions publiques que nous devons initier, des collectifs départementaux sur la réforme territoriale qui actuellement se créent et auxquels nous devons participer, mais aussi des matériels (affiche, brochure, atelier de lecture…) qui seront disponibles dans les prochains jours pour mener campagne. C’est aussi la perspective de la 6ème République sur laquelle notre campagne doit ouvrir. En remettant dans la sphère du sens commun les éléments refondateurs que le peuple doit se réapproprier : la liberté, la souveraineté, l’égalité, la maîtrise publique, la planification, l’unité et la fraternité. Pour commencer…

 

François Cocq
SN du PG à la politique territoriale et à l’éducation

 

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