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Parti de Gauche - Somme (PG 80)
11 avril 2016

Toujours plus debout

L’édito d'Eric COQUEREL

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nuit

La lutte paye. Sans la mobilisation des syndicats, de la jeunesse et des processus citoyens que #NuitDebout commence à matérialiser aujourd’hui, Manuel Valls n’aurait pas annoncé de nouvelles concessions aux syndicats étudiants et lycéens ce lundi 11 avril.

Elles sont réelles pour des dizaines de milliers de jeunes qui verront notamment leurs bourses augmentées pendant leurs années de lycée et prolongées de 4 mois après l’obtention de diplôme.

Elles commencent à tirer vers l’effet d’annonce quand il s’agit de l’augmentation des apprentis qui dépendra de la concertation entre partenaires sociaux, ce qui la rend incertaine. Avec le droit universel à la garantie locative pour les jeunes, dont on n’apprend qu’il ne sera pas porté par l’Etat mais par Action logement financé par des cotisations sociales, cela sent le marché de dupes. Aucune augmentation des cotisations n’étant en effet d’actualité – au contraire, début avril on a ajouté de nouvelles exonérations aux dizaines de milliards précédentes – on peut se demander qui sera déshabillé cette fois pour alimenter cette garantie. En outre, la mesure ne sera efficace qu’en interdisant la demande de toute autre caution privée car sinon l’effet attendu s’annule, les agences privilégiant ceux qui pourront bénéficier de cette dernière.

Pour la taxation des CDD on connaît la réponse : certainement les chômeurs, puisqu’elle sera prise sur la cotisation patronale de l’assurance chômage. Mais du côté de cette taxation, l’entourloupe est plus grande encore : Valls peut bien lâcher du lest sur les CDD puisque sa loi travail prévoit de précariser le CDI. Autrement dit, de quasiment faire du CDI un CDD.

La Loi Travail a d’ailleurs été aggravée dans le même temps sur ce point, puisque l’utilisation du licenciement économique devrait être extrêmement facilitée dans les PME et TPE.

L’arnaque de Valls est là : reculer pour contourner l’obstacle et sauver ainsi une loi visant à transformer radicalement la philosophie du code du travail au détriment des salariés, faciliter les licenciements et affaiblir toujours plus la protection sociale. Il est d’autant plus disposé à lâcher quelques centaines de millions d’euros pour sauver cette loi structurelle qu’elle est imposée, comme les lois Macron et Rebsamen, par Bruxelles en échange d’un répit sur le déficit budgétaire français.

Tout doit donc être tenté pour reprendre pied. Car Valls n’a aucune illusion sur la dangerosité de la situation pour l’exécutif. Le moins grand nombre de manifestants observé dans la rue samedi 9 avril ne signifie en rien un recul du mouvement multiforme qui s’oppose à sa loi : mobilisations syndicales et de la jeunesse et prise des places de #Nuitdebout. Si les manifestations du 9 avril ont marqué un fléchissement en nombre de manifestants, cela confirme seulement l’idée qu’une marche le week-end n’atteint son objectif que dans le cadre d’une montée nationale au même lieu, à la même heure. Rien de plus. L’énergie déclenchée par l’opposition à la Loi Travail continue à entretenir le moteur de la mobilisation, même si les formes changent et que l’on retrouve plus d’étudiants et de lycéens dans les AG de #NuitDebout que dans celles de leurs établissements. La situation est éruptive.

Ni les évacuations temporaires des places, ni la dangereuse utilisation répressive par le gouvernement de forces de police exténuées par l’état d’urgence, ni la tentative de diviser le front du retrait en cédant des concessions aux organisations de jeunesse, ne changeront quelque chose à l’affaire : le processus en cours n’en est qu’à ses débuts. Et c’est évidemment #NuitDebout qui l’illustre de la façon la plus spectaculaire. En une semaine, malgré des conditions météos difficiles, une marée citoyenne s’est emparée de la Place de la République. Mieux, l’initiative a fait des petits dans 60 autres villes en France. Pour le moment, ce sont encore les classes moyennes, souvent précarisées, des grands centres urbains qui se mettent dans l’action, mais peut-être plus pour très longtemps : en Ile-de-France, on annonce déjà des #NuitDebout de l’autre côté de périphérique, à Montreuil, à Saint Denis, tandis qu’en région des petites villes comme Tulle se lancent… Samedi soir, après que François Ruffin, l’un de ses principaux initiateurs, ait rappelé de manière salutaire dans le meeting post manifestation de la convergence des luttes que la bataille contre « la Loi Khomri et son monde » constituait le moteur premier et rassembleur de #NuitDebout, dimanche a vu des milliers de personnes débattre du travail, du partage des richesses, de domination patriarcale, de constituante, de 6ème république, de transition énergétique etc… Sur fond de scandale des Panama Papers on dénonce aussi le système financier à travers la Société Générale qui, cette semaine - un comble - a déposé plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, Jérôme Kerviel et son avocat, accusés d’avoir rappelé la vérité sur les mensonges de ses dirigeants.

On s’oppose au système et on refait le monde dans ce qui constitue la première concrétisation réelle et d’ampleur d’un mouvement citoyen en devenir qui jusqu’alors n’avait pas franchi, en France, la frontière immatérielle des réseaux sociaux. Le clic est devenu parole et action. Jusqu’où ? La question du débouché politique se posera inévitablement, mais pour l’heure, dans sa forme actuelle, il n’est guère risqué d’annoncer la propagation des #NuitDebout. Elle va accompagner et entretenir le mouvement anti-Loi Travail qui devrait rebondir dans la rue lors de la prochaine grande date avancée par les syndicats le 28 avril prochain. Et c’est justement cette convergence citoyenne, syndicale et de la jeunesse qui fait aujourd’hui la force et l’originalité de ce mouvement. Qui le rend si dangereux pour le gouvernement, d’où la tentative de Valls de le diviser. Une convergence qu’il convient donc de conserver et d’accroître. Si le calendrier révolutionnaire et ludique de #NuitDebout avale le mois d’avril au profit d’un mois de mars qu’il prolonge jour après jour depuis la date fondatrice du 31, le mois de mai devrait reprendre tous ses droits. Il devrait être chaud pour le système.

La lutte paye. Sans la mobilisation des syndicats, de la jeunesse et des processus citoyens que #NuitDebout commence à matérialiser aujourd’hui, Manuel Valls n’aurait pas annoncé de nouvelles concessions aux syndicats étudiants et lycéens ce lundi 11 avril.

Elles sont réelles pour des dizaines de milliers de jeunes qui verront notamment leurs bourses augmentées pendant leurs années de lycée et prolongées de 4 mois après l’obtention de diplôme.

Elles commencent à tirer vers l’effet d’annonce quand il s’agit de l’augmentation des apprentis qui dépendra de la concertation entre partenaires sociaux, ce qui la rend incertaine. Avec le droit universel à la garantie locative pour les jeunes, dont on n’apprend qu’il ne sera pas porté par l’Etat mais par Action logement financé par des cotisations sociales, cela sent le marché de dupes. Aucune augmentation des cotisations n’étant en effet d’actualité – au contraire, début avril on a ajouté de nouvelles exonérations aux dizaines de milliards précédentes – on peut se demander qui sera déshabillé cette fois pour alimenter cette garantie. En outre, la mesure ne sera efficace qu’en interdisant la demande de toute autre caution privée car sinon l’effet attendu s’annule, les agences privilégiant ceux qui pourront bénéficier de cette dernière.

Pour la taxation des CDD on connaît la réponse : certainement les chômeurs, puisqu’elle sera prise sur la cotisation patronale de l’assurance chômage. Mais du côté de cette taxation, l’entourloupe est plus grande encore : Valls peut bien lâcher du lest sur les CDD puisque sa loi travail prévoit de précariser le CDI. Autrement dit, de quasiment faire du CDI un CDD.

La Loi Travail a d’ailleurs été aggravée dans le même temps sur ce point, puisque l’utilisation du licenciement économique devrait être extrêmement facilitée dans les PME et TPE.

L’arnaque de Valls est là : reculer pour contourner l’obstacle et sauver ainsi une loi visant à transformer radicalement la philosophie du code du travail au détriment des salariés, faciliter les licenciements et affaiblir toujours plus la protection sociale. Il est d’autant plus disposé à lâcher quelques centaines de millions d’euros pour sauver cette loi structurelle qu’elle est imposée, comme les lois Macron et Rebsamen, par Bruxelles en échange d’un répit sur le déficit budgétaire français.

Tout doit donc être tenté pour reprendre pied. Car Valls n’a aucune illusion sur la dangerosité de la situation pour l’exécutif. Le moins grand nombre de manifestants observé dans la rue samedi 9 avril ne signifie en rien un recul du mouvement multiforme qui s’oppose à sa loi : mobilisations syndicales et de la jeunesse et prise des places de #Nuitdebout. Si les manifestations du 9 avril ont marqué un fléchissement en nombre de manifestants, cela confirme seulement l’idée qu’une marche le week-end n’atteint son objectif que dans le cadre d’une montée nationale au même lieu, à la même heure. Rien de plus. L’énergie déclenchée par l’opposition à la Loi Travail continue à entretenir le moteur de la mobilisation, même si les formes changent et que l’on retrouve plus d’étudiants et de lycéens dans les AG de #NuitDebout que dans celles de leurs établissements. La situation est éruptive.

Ni les évacuations temporaires des places, ni la dangereuse utilisation répressive par le gouvernement de forces de police exténuées par l’état d’urgence, ni la tentative de diviser le front du retrait en cédant des concessions aux organisations de jeunesse, ne changeront quelque chose à l’affaire : le processus en cours n’en est qu’à ses débuts. Et c’est évidemment #NuitDebout qui l’illustre de la façon la plus spectaculaire. En une semaine, malgré des conditions météos difficiles, une marée citoyenne s’est emparée de la Place de la République. Mieux, l’initiative a fait des petits dans 60 autres villes en France. Pour le moment, ce sont encore les classes moyennes, souvent précarisées, des grands centres urbains qui se mettent dans l’action, mais peut-être plus pour très longtemps : en Ile-de-France, on annonce déjà des #NuitDebout de l’autre côté de périphérique, à Montreuil, à Saint Denis, tandis qu’en région des petites villes comme Tulle se lancent… Samedi soir, après que François Ruffin, l’un de ses principaux initiateurs, ait rappelé de manière salutaire dans le meeting post manifestation de la convergence des luttes que la bataille contre « la Loi Khomri et son monde » constituait le moteur premier et rassembleur de #NuitDebout, dimanche a vu des milliers de personnes débattre du travail, du partage des richesses, de domination patriarcale, de constituante, de 6ème république, de transition énergétique etc… Sur fond de scandale des Panama Papers on dénonce aussi le système financier à travers la Société Générale qui, cette semaine - un comble - a déposé plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, Jérôme Kerviel et son avocat, accusés d’avoir rappelé la vérité sur les mensonges de ses dirigeants.

On s’oppose au système et on refait le monde dans ce qui constitue la première concrétisation réelle et d’ampleur d’un mouvement citoyen en devenir qui jusqu’alors n’avait pas franchi, en France, la frontière immatérielle des réseaux sociaux. Le clic est devenu parole et action. Jusqu’où ? La question du débouché politique se posera inévitablement, mais pour l’heure, dans sa forme actuelle, il n’est guère risqué d’annoncer la propagation des #NuitDebout. Elle va accompagner et entretenir le mouvement anti-Loi Travail qui devrait rebondir dans la rue lors de la prochaine grande date avancée par les syndicats le 28 avril prochain. Et c’est justement cette convergence citoyenne, syndicale et de la jeunesse qui fait aujourd’hui la force et l’originalité de ce mouvement. Qui le rend si dangereux pour le gouvernement, d’où la tentative de Valls de le diviser. Une convergence qu’il convient donc de conserver et d’accroître. Si le calendrier révolutionnaire et ludique de #NuitDebout avale le mois d’avril au profit d’un mois de mars qu’il prolonge jour après jour depuis la date fondatrice du 31, le mois de mai devrait reprendre tous ses droits. Il devrait être chaud pour le système.

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La lutte paye. Sans la mobilisation des syndicats, de la jeunesse et des processus citoyens que #NuitDebout commence à matérialiser aujourd’hui, Manuel Valls n’aurait pas annoncé de nouvelles concessions aux syndicats étudiants et lycéens ce lundi 11 avril.

Elles sont réelles pour des dizaines de milliers de jeunes qui verront notamment leurs bourses augmentées pendant leurs années de lycée et prolongées de 4 mois après l’obtention de diplôme.

Elles commencent à tirer vers l’effet d’annonce quand il s’agit de l’augmentation des apprentis qui dépendra de la concertation entre partenaires sociaux, ce qui la rend incertaine. Avec le droit universel à la garantie locative pour les jeunes, dont on n’apprend qu’il ne sera pas porté par l’Etat mais par Action logement financé par des cotisations sociales, cela sent le marché de dupes. Aucune augmentation des cotisations n’étant en effet d’actualité – au contraire, début avril on a ajouté de nouvelles exonérations aux dizaines de milliards précédentes – on peut se demander qui sera déshabillé cette fois pour alimenter cette garantie. En outre, la mesure ne sera efficace qu’en interdisant la demande de toute autre caution privée car sinon l’effet attendu s’annule, les agences privilégiant ceux qui pourront bénéficier de cette dernière.

Pour la taxation des CDD on connaît la réponse : certainement les chômeurs, puisqu’elle sera prise sur la cotisation patronale de l’assurance chômage. Mais du côté de cette taxation, l’entourloupe est plus grande encore : Valls peut bien lâcher du lest sur les CDD puisque sa loi travail prévoit de précariser le CDI. Autrement dit, de quasiment faire du CDI un CDD.

La Loi Travail a d’ailleurs été aggravée dans le même temps sur ce point, puisque l’utilisation du licenciement économique devrait être extrêmement facilitée dans les PME et TPE.

L’arnaque de Valls est là : reculer pour contourner l’obstacle et sauver ainsi une loi visant à transformer radicalement la philosophie du code du travail au détriment des salariés, faciliter les licenciements et affaiblir toujours plus la protection sociale. Il est d’autant plus disposé à lâcher quelques centaines de millions d’euros pour sauver cette loi structurelle qu’elle est imposée, comme les lois Macron et Rebsamen, par Bruxelles en échange d’un répit sur le déficit budgétaire français.

Tout doit donc être tenté pour reprendre pied. Car Valls n’a aucune illusion sur la dangerosité de la situation pour l’exécutif. Le moins grand nombre de manifestants observé dans la rue samedi 9 avril ne signifie en rien un recul du mouvement multiforme qui s’oppose à sa loi : mobilisations syndicales et de la jeunesse et prise des places de #Nuitdebout. Si les manifestations du 9 avril ont marqué un fléchissement en nombre de manifestants, cela confirme seulement l’idée qu’une marche le week-end n’atteint son objectif que dans le cadre d’une montée nationale au même lieu, à la même heure. Rien de plus. L’énergie déclenchée par l’opposition à la Loi Travail continue à entretenir le moteur de la mobilisation, même si les formes changent et que l’on retrouve plus d’étudiants et de lycéens dans les AG de #NuitDebout que dans celles de leurs établissements. La situation est éruptive.

Ni les évacuations temporaires des places, ni la dangereuse utilisation répressive par le gouvernement de forces de police exténuées par l’état d’urgence, ni la tentative de diviser le front du retrait en cédant des concessions aux organisations de jeunesse, ne changeront quelque chose à l’affaire : le processus en cours n’en est qu’à ses débuts. Et c’est évidemment #NuitDebout qui l’illustre de la façon la plus spectaculaire. En une semaine, malgré des conditions météos difficiles, une marée citoyenne s’est emparée de la Place de la République. Mieux, l’initiative a fait des petits dans 60 autres villes en France. Pour le moment, ce sont encore les classes moyennes, souvent précarisées, des grands centres urbains qui se mettent dans l’action, mais peut-être plus pour très longtemps : en Ile-de-France, on annonce déjà des #NuitDebout de l’autre côté de périphérique, à Montreuil, à Saint Denis, tandis qu’en région des petites villes comme Tulle se lancent… Samedi soir, après que François Ruffin, l’un de ses principaux initiateurs, ait rappelé de manière salutaire dans le meeting post manifestation de la convergence des luttes que la bataille contre « la Loi Khomri et son monde » constituait le moteur premier et rassembleur de #NuitDebout, dimanche a vu des milliers de personnes débattre du travail, du partage des richesses, de domination patriarcale, de constituante, de 6ème république, de transition énergétique etc… Sur fond de scandale des Panama Papers on dénonce aussi le système financier à travers la Société Générale qui, cette semaine - un comble - a déposé plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, Jérôme Kerviel et son avocat, accusés d’avoir rappelé la vérité sur les mensonges de ses dirigeants.

On s’oppose au système et on refait le monde dans ce qui constitue la première concrétisation réelle et d’ampleur d’un mouvement citoyen en devenir qui jusqu’alors n’avait pas franchi, en France, la frontière immatérielle des réseaux sociaux. Le clic est devenu parole et action. Jusqu’où ? La question du débouché politique se posera inévitablement, mais pour l’heure, dans sa forme actuelle, il n’est guère risqué d’annoncer la propagation des #NuitDebout. Elle va accompagner et entretenir le mouvement anti-Loi Travail qui devrait rebondir dans la rue lors de la prochaine grande date avancée par les syndicats le 28 avril prochain. Et c’est justement cette convergence citoyenne, syndicale et de la jeunesse qui fait aujourd’hui la force et l’originalité de ce mouvement. Qui le rend si dangereux pour le gouvernement, d’où la tentative de Valls de le diviser. Une convergence qu’il convient donc de conserver et d’accroître. Si le calendrier révolutionnaire et ludique de #NuitDebout avale le mois d’avril au profit d’un mois de mars qu’il prolonge jour après jour depuis la date fondatrice du 31, le mois de mai devrait reprendre tous ses droits. Il devrait être chaud pour le système.

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Ça n’arrêtait pas de pleuvoir et les cortèges n’arrêtaient pas d’avancer sur Paris ! Et partout ailleurs en France, avec fort heureusement des météo plus clémentes, nous étions plus d’1,2 million dans les rues à exiger le retrait de la Loi El Khomri. Des cortèges denses, déterminés, joyeux. De cette joie de celles et ceux qui sont fier-e-s d’être là, de défier ce gouvernement comme la météo. De cette détermination de celles et ceux qui savent dorénavant qu’ils peuvent gagner.

Ce gouvernement est illégitime à imposer une loi rejetée par plus de 71% des français et ce rejet s’est confirmé dans le succès des manifestations de ce 31 mars. L’examen en commission du projet de loi à l’Assemblée nationale débute ce 5 avril sous cette pression du mot d’ordre faisant unité : le retrait.
Bien sûr, le gouvernement va tenter d’opérer de nouvelles modifications de son texte. Mais le mouvement en marche n’en sera pas dupe : c’est la philosophie globale du texte que le peuple rejette majoritairement. Hors de question de se laisser imposer une loi différente pour les salariés entreprise par entreprise ! Cette inversion de la hiérarchie des normes, qui vise à faciliter les licenciements, augmenter le temps de travail, baisser les salaires et pourrir nos vies ne passe pas, et ne passera pas.

Comment accepter une loi sur mesure pour le Medef, quand dans le même temps on apprend que Carlos Tavares, le patron de PSA, va percevoir 5,24 millions d’euros au titre de l’année 2015, soit un doublement de son salaire en un an? 360 fois le SMIC pour 11 000 suppressions d’emplois prévues! 14 000€ par jour financés en grande partie via nos impôts, cette entreprise ayant touché 74 millions en 2014 au titre du CICE. L’urgence serait d’instaurer un salaire maximum, avec un écart maximum de 1 à 20 entre les salaires et un revenu maximum permettant de taxer à 100% les revenus au delà de 30 000€/mois, comme le défend la contribution programmatique du PG adoptée lors de la Convention nationale du week-end dernier.

Les tentatives désespérées de réprimer le mouvement sont également vaines. Elles révèlent non seulement la débandade du pouvoir, mais de l’Etat lui-même et de ses fonctions régaliennes. Epuisées par l’état d’urgence, en sous effectifs et souvent sous formées, les forces de l’ordre dérapent. La dénonciation des violences policières à l’encontre des lycéens, comme celle médiatisée devant un lycée parisien, ont d’ores et déjà contraint l’IGN à enquêter. Mais les tentatives d’intimidation se poursuivent à l’instar de la Préfecture du Nord qui n’a pas hésité à envoyer la police montée à cheval, démontrant un niveau de répression supérieure. Loin de démobiliser les manifestants, cette répression ne contribue qu’à renforcer la détermination du mouvement.

Ainsi, l’évacuation de la place de la République à Paris au petit matin du 1er avril, n’a fait que la médiatiser et encourager la nouvelle nuit debout initiée par divers collectifs citoyens avec notamment l’implication du journal Fakir et des dynamiques autour du film “Merci Patron” de François Ruffin. Le mouvement en marche contre la loi travail poursuit d’ailleurs cette convergence entre mobilisations syndicales et mobilisations citoyennes, se fédérant dans un rejet profond de la politique gouvernementale, bien au-delà du rejet de la seule loi.

13 novembre, sa tentative de les exploiter, aussi bassement politicienne qu’inefficace dans la lutte contre les terroristes, vient d’échouer. Le voilà contraint d’abandonner la constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de la nationalité. Cette défaite politique cinglante ne fait qu’aggraver la crise de l’exécutif et en appelle une autre, prochaine, sur le terrain social.

La question ne semble en effet plus désormais de savoir si le retrait de la loi El Khomri est atteignable, mais plutôt quand nous les ferons abandonner. C’est tout l’enjeu des manifestations d’ores et déjà prévues mardi 5 et samedi 9 avril, comme les suivantes si nécessaires.

Ils céderont. Nous les ferons céder !

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